Sympathy for Mr Vengeance, de Park-chan Wook (2003)

Publié le par christophe Deschamps

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Des images plein la tête

      On comprend rapidement ce qui irrite les puristes (« les  cahiéristes » en première ligne) dans le cinéma de Park Chan-Wook.  Une photographie léchée, des cadrages minutieusement soignés. Les images sont travaillées de manière autonome, d’une beauté autosuffisante. Le cinéma européen, qui a prie l’habitude de justifier chacune de ses images, se trouve du coup dérouté.  C’est « l’effet racoleur » de l’image gratuite, parfois excessive.  Un dossier de chaise divise soigneusement les corps de Ryu et de Youg-Mi.  Un immeuble filmé dans une perspective déformée ou une rose cadrée bancalement.  Un désinsectiseur à néons bleus surmonte le poteau aux pieds duquel est attaché Dongjin, le père.

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C’est ce traitement visuel, parfois abusif, qui fera déraper Lady Vengeance.  Dans le premier volet de la trilogie, les vertus graphiques s’accordent avec  l’exubérance capillaire de Ryu. Que se soit les lumières artificiellement vertes de la sidérurgie où travaillent Ryu ou son terrain d’entrainement de baseball. Il y a aussi la couleur verdâtre du canapé usé aux pieds de l’immeuble de Ryu sur lequel traîne un vieillard.

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Une scène édifie dans Sympathy for Mr Vengeance l’art manipulatoire de Park-Chan Wook. Un traveling latéral part d’une pièce où se masturbent quatre ados les uns derrières les autres contre un mur, pour nous révéler  que de l’autre côté, au bout du mouvement,  les hurlements orgasmiques de la voisine n’étaient en réalité que les cris de douleur de la sœur malade de Ryu. De la même manière, les deux jeunes kidnappeurs devront attendre un caprice de la petite fille pour obtenir une photo digne d’un rapt.

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Et c’est aussi souvent les prouesses scénaristiques du réalisateur coréen qui élèvent chacun de ses films. La vengeance se propage dans le film comme une pandémie qui contamine chaque protagoniste intégrant le processus. L’écheveau se déploie implacablement. L’image du père affligé, étalé dans l’herbe,  annonce par sa composition, creusée symétriquement entre ombre et lumière, la naissance irréparable du sentiment vengeur.  A la question de Youg-Min pour Ryu – « une fois retrouvés qu’est-ce que tu comptes faire ? » – Dongjin s’appropriera dans un raccourci saisissant la réponse : « je vais les tuer ».  La vengeance se déplie méthodiquement. La parole de l’un assure l’handicap de l’autre. A tout ça, pourquoi ne pas conclure logiquement avec un arrêt sur image, sur  plusieurs plans comme ceux magnifiquement tranchés dans le bâtiment désaffecté des trafiquants d’organes. Fin de la projection.

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