Top articles
-
Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville (1967)
La loi du silence Voilà un polar unique en son genre, une sorte d’ovni dans le film noir. Voilà aussi le film totémique de Jean-Pierre Melville, son œuvre jusqu’au-boutiste. Le Samouraï est, comme le dit Youri Deschamps, « le sommet minéral et « antonionien...
-
Kids, de Larry Clark (1995)
Les sales gosses Voilà Larry Clark et Kids, son premier film. Prenons les un par un. Larry Clark d’abord. A la fois cinéaste mineur, lié à la contre-culture 1 , et chef de file du cinéma indépendant - admiré entre autres de Gus Van Sant et de Scorsese...
-
The Barber, des frères Coen (2001)
Sur les traces d’un spectre Un homme gris (cheveux poivre et sel, costume décoloré et l’âme éteinte) dans un film gris. Les grands films coeniens sont toujours d’implacables exercices formels. Dans Fargo, les personnages souffraient, au milieu des paysages...
-
Sympathy for Mr Vengeance, de Park-chan Wook (2003)
Des images plein la tête On comprend rapidement ce qui irrite les puristes (« les cahiéristes » en première ligne) dans le cinéma de Park Chan-Wook. Une photographie léchée, des cadrages minutieusement soignés. Les images sont travaillées de manière autonome,...
-
Se7en, de David Fincher (1996
Les pieds dans la fange Quelque part dans ma boîte crânienne, une agitation se fait sentir. La main fébrile, la plume enfourchée, je me décide, l’esprit ballotté par le RER, à gerber quelques souvenirs encore vifs sur une feuille blanche. Quatorze ans...
-
Baby Doll, d’Elia Kazan (1956)
Une éducation en accélérée Un petit article pour un petit film. Non pas que Baby Doll soit un mauvais film, mais, en admettant que l’étiquette chef d’œuvre taille ici trop grand, on s’accordera volontiers sur son incroyable audace qui vaut pour le coup...
-
Scarface, de Brian De Palma (1983)
L’acteur crève l’écran Voilà bien une jolie gageure ! Hachette à la main – oui, le cinéphile est une sorte de boucher (sic) – je m’apprête à dépiécer le légendaire film des années 80. Film que j’ai vu et revu comme toute une génération, Scarface, assurément...
-
La maison du diable, de Robert Wise (1963)
Retour à la maison Faire le choix de voir un film comme La Maison du diable tient à ce que l’on pourrait appeler « l’audace cinéphile d’un détour ». Entre deux grands auteurs, à tout hasard – vendu pour la lettre b - Bresson et Bergman, le cinéphile se...
-
A tombeau ouvert, de Martin Scorsese (1999)
Journal intime d’un faux Christ Bringing out the dead , traduit littéralement « révèle les morts ». Figure inverse du fossoyeur, Frank Pierce (Nicolas Cage) ranime les morts et les retient au-dessus de la terre. Zombie parmi les zombies, Frank déambule...
-
La pianiste de Michael Haneke (2001)
Le masque et l’être chair La pianiste, film choc de Michael Haneke, est découvert lors du festival de Cannes de 2001, la polémique en prime. La bourgeoise cannoise fut sauve, sa dose vitale de huées a été assurée. Mais le jury ne s’y était pas trompé...
-
La Mouche (The Fly), de David Cronenberg (1986)
La métamorphose, revue et corrigée Gloire à la nouvelle chair », croit-on entendre Brundle (Jeff Goldblum)) clamer jusqu’à se rappeler que l’on n’est pas dans Vidéodrome – même si chez Cronenberg on s’en sépare presque jamais – mais dans La Mouche. A...
-
A History of violence, de David Cronenberg (2005)
Les origines du mal Rare sont les films à être, par le simple fait de leur titre, générateur d’une polysémie aussi plurielle. Une Histoire de la violence, fut-ce-t-elle simple histoire familiale ou parabole tentaculaire de la grande Histoire. Surement...
-
71 fragments d’une chronologie du hasard, de Michael Haneke (1994)
Un insondable puzzle « Quand la somme des explications d’un drame ne suffit pas à expliquer », déclara Haneke à propos du film. 71 fragments d’une chronologie du hasard clôt une trilogie entamée cinq ans plus tôt avec Le Septième Continent. En même temps...
-
Straw dogs (chiens de paille), de Sam Peckinpah (1971)
Le phallus retrouvé Pour découvrir ce film oublié de Peckinpah, faut-il encore écimer l’arbre qui cache la forêt. La pérennité cinéphilique de La horde sauvage (1969) a rendu pour le coup orpheline toute une filmographie. Deux ans après la sortie de La...
-
The Dreamers (Les Innocents), de Bertolucci (2003)
Un pavé crève le grand écran A peine que je viens d’achever mon article sur Dernier Tango à Paris, me voilà, avec The Dreamers, replongé dedans, repris dans les rets de la claustrophobie, renvoyé dans le souvenir intarissable de mai 68. Histoire pour...
-
Possession, d’Andrzej Zulawski (1981)
Le fascisme et le diable Du latin possessio, le titre, indivisible, trace une pluralité de sens et de pistes. Mot lourd à digérer donc, grassement imprimé au générique, en lettres blanches et épaisses. La possession définit d’abord la nature exclusive...
-
Bronson, de Nicolas Winding Refn (2008)
Au rythme d’un opéra pop Au commencement, il y a un agacement. Avant de voir le film, c’est toutes les affiches de Bronson placardées aux quatre coins de la ville qui nous regardent et qui nous clament leur slogan : « L’Orange mécanique du 21ème siècle...
-
The Conversation (Conversation secrète), de Francis Ford Coppola (1974)
Regarder sans être vu, ou comment être Dieu Commençons par oublier le titre français. Pas Conversation secrète mais The Conversation, la conversation, pas n’importe laquelle mais celle même qui va plonger définitivement le héros dans une démence destructrice....
-
Benny’s video, de Michael Haneke (1992)
L’œil jugé coupable Deuxième volet de la trilogie. Plus glaciale, plus terrifiant encore, non seulement parce que Benny’s video prolonge la défiguration émotionnelle du Septième Continent mais, aussi et surtout, parce qu’il fait glisser le spectateur...
-
Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci (1972)
Entre l’anus et le métro, entre l’animal et la bourgeoise Ca sent le soufre ici ? Point d’orgue de l’histoire du cinéma, le début des années 70 fait date dans les annales de la polémique, inauguré en tête de file par l’incendiaire Dernier Tango à Paris...
-
Les Promesses de l’ombre, de David Cronenberg (2007)
Famille recomposée Prolongation évidente du film précédent, Les promesses de l’ombre reprend là où se suspendait A history of violence. La reconstitution fragile du cercle familial tracerait, dans ces derniers plans vaguement irrésolus, la ligne osseuse...
-
Fargo, des frères Coen (1996)
Une mise en scène topographique Fargo, comme à l’accoutumance des frères Coen, inscrit le film dans un lieu géographique déterminé ; en l’occurrence un village du Minnesota. Plus qu’une donnée ou un repère diégétique, l’espace articule la mise en scène...
-
Ghost Dog, la voie du samouraï, de Jim Jarmusch (1999)
Matière et image Le titre du film a déjà presque tout dit. Entendons chien fantôme, chien errant, comme ce molosse usé qui, à deux reprises, fixe longuement Ghost Dog (Forest Whitaker). Une errance, un voyage de plus au cœur de l’univers de Jim Jarmusch....
-
La Bête humaine, de Jean Renoir (1938)
La métaphore file sur les rails Me voilà faire un petit détour, entre un Coppola et un Fuller, sur ce film de Renoir, trop peu commenté à mon goût. La règle des classiques – sans vilain jeu de mots en passant – fait souvent des ravages. Pour commencer,...
-
Old boy, de Park Chan-Wook (2004)
Le magicien et son bouffon Park Chan-Wook fait parler de lui mais reste un réalisateur peureusement reconnu. L’artificialité jusqu’au-boutiste de son cinéma dérange. Et en effet, l’exercice pléthorique de Chan-Wook peut à des égards dérouter car il frôle...